L’articulation acromio-claviculaire

Il s’agit de l’espace entre la clavicule et l’acromion de l’omoplate.
La clavicule est stabilisée principalement par les ligaments coraco-claviculaires (LCC).

Os et articulation de l'épaule

Entorses et luxations acromio-claviculaires

En cas de choc direct de l’épaule (lors d’une chute en général), les ligaments coraco-claviculaires (LCC) peuvent être endommagés, voire rompus, entraînant une instabilité de la clavicule qui se déplace vers le haut (entorse ou luxation).

Selon l’importance de l’instabilité de la clavicule, on distingue plusieurs stades de lésions acromio-claviculaires.

Les types 4 et 6 sont très rares. Ils correspondent à une luxation de la clavicule vers l’arrière ou vers le bas, et non vers le haut. Ils nécessitent aussi une réduction chirurgicale.

Le type d’entorse ou de luxation acromio-claviculaire est évalué par le Chirurgien qui examine l’épaule du patient et ses radiographies. Ceci lui permet de décider du traitement à envisager.

Les traitements

  • Entorses types 1 et 2 :  Une attelle et/ou un strapping permettent d’immobiliser l’épaule pendant 3 à 5 semaines. Les ligaments cicatrisent, l’évolution est favorable après la période d’immobilisation. De la rééducation permet ensuite de retrouver la souplesse de l’épaule et de renforcer les muscles trapèze et deltoïde qui participent à stabiliser la clavicule.
  • Luxations types 3 : la chirurgie est décidée en fonction du profil du patient et de ses attentes (âge, profession, sport). Pour les patients sportifs ou travailleurs de force, la chirurgie est préférable.

En l’absence de chirurgie, l’immobilisation de l’épaule pendant quelques semaines puis la rééducation sont souvent suffisants pour retrouver une épaule non douloureuse et fonctionnelle, bien que la clavicule reste luxée et visible sous la peau.

  • Luxations types 4, 5 et 6 : Une chirurgie par Arthroscopie est recommandée.

Pour les cas chirurgicaux, la réduction de la clavicule doit être pratiquée rapidement, avant la 3e semaine si possible, afin de favoriser la cicatrisation des ligaments LCC rompus.

L’intervention

L’intervention se fait par Arthroscopie : 3 à 4 petites incisions (d’environ 1 cm) permettent d’introduire une caméra (de 4,5 mm de diamètre) dans l’épaule afin de réduire la clavicule et de la maintenir par un système de fixation hyper-résistant associant 2 boutons métalliques (Endoboutons) et un câble solide.

Après la 4e semaine, en l’absence de réduction de la clavicule, les ligaments se résorbent et ne peuvent plus cicatriser. La luxation devient chronique. La chirurgie peut alors s’envisager secondairement en cas de gêne et douleurs persistantes.

En plus de la réduction par Endoboutons, un raccourcissement de la clavicule par résection de son extrémité et une reconstruction des ligaments LCC doivent être effectués (intervention de Weaver Dunn).

Le résultat de la chirurgie pour ces luxations chroniques est souvent inférieur aux cas pris en charge au cours des 3 premières semaines suivant le traumatisme.

Une radiographie post-opératoire permet de s’assurer de la bonne réduction de la luxation et de la bonne position des boutons métalliques.

Suites et Rééducation

Une attelle coude-au-corps est portée pendant 4 à 6 semaines, permettant la mise au repos de l’épaule pendant la cicatrisation des ligaments.

La rééducation est débutée après ce délai. Des mouvements pendulaires et passifs doux sont effectués dans un premier temps. Les mouvement actifs sont récupérés progressivement

Deux à trois mois de rééducation sont nécessaires en général.

La reprise du travail peut se faire rapidement en cas d’emploi sédentaire (bureau…). Pour les travailleurs de force ou utilisant les épaules, un arrêt de 3 mois est à prévoir.

Suivant le sport pratiqué, la reprise est autorisée entre le 3e et 6e mois en entraînement, après le 6e mois en compétition.

Anesthésie et Contrôle de la douleur

Les nouvelles techniques d’anesthésie permettent une meilleure gestion de la douleur après l’intervention. Avant l’anesthésie générale, une anesthésie loco-régionale de l’épaule est effectuée afin de réduire les douleurs post-opératoires.

Après la salle d’opération, un passage en salle de réveil de quelques heures permet aux anesthésistes de surveiller le patient et de contrôler sa douleur.

Pour le retour à domicile, les antalgiques oraux prescrits à la sortie de la clinique sont en général utiles les premiers jours, la douleur s’atténuant rapidement la plupart du temps.

Quels sont les principaux risques de la chirurgie ?

Le patient doit être conscient des inconvénients et des risques possibles avant de donner son consentement, en sachant toutefois que l’intervention se déroule sans aucune complication dans la grande majorité des cas.

  • Lésion d’un vaisseau ou d’un nerf pendant l’intervention
  • Fracture malencontreuse de la clavicule ou de la coracoïde pendant l’intervention, pouvant nécessiter un changement de technique opératoire
  • Retard de cicatrisation cutanée
  • Infection du site opératoire
  • Hématome post-opératoire
  • Persistance d’une instabilité de la clavicule après l’intervention, pouvant être minime et bien tolérée la plupart du temps.
  • Récidive de la luxation acromio-claviculaire
  • Capsulite rétractile: la récupération de toutes les mobilités de l’épaule peut être incomplète ou parfois plus longue du fait d’un enraidissement (limitation de l’élévation et des rotations), nécessitant la poursuite de la rééducation pendant plusieurs mois.
  • Arthrose de l’articulation acromio-claviculaire. Les cartilages articulaires peuvent se détériorer secondairement et entraîner des douleurs à long terme
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